
Carnet de voyage : Gao, le « système D » du transport aérien
L’insécurité et le très mauvais état de certaines routes poussent les populations à se tourner vers le transport aérien. Avec peu d’avion, la compagnie Sky Mali essaye de faire avec les moyens du bord.
Il est 14 heures quand le commandant Sergei annonce par l’intermédiaire d’une des hôtesses l’atterrissage à l’aéroport de Gao. Quelques minutes plus tard, l’avion s’immobilise, nous descendons et deux bus viennent nous récupérer au pied de l’appareil.
Sous escorte policière et de la protection civile, le convoi sort de l’aéroport en direction de la cour de la Douane, où nous attendaient nos bagages. Ils y ont été transportés par un camion. Sur place, les bagages sont descendus et rangés par terre. Les passagers attendent que tous les bagages soient rangés et nous sommes invités à récupérer nos bagages. C’est à la sortie qu’un agent vérifie si les bagages que vous portez vous appartiennent en vous invitant à présenter votre ticket de bagages.
Sur le chemin de retour
Si au départ de Bamako, la compagnie Sky Mali profite des installations aéroportuaires du pays, sur le chemin inversé, c’est tout un autre logiciel qui se met en place. Un véritable « système D » qui aligne les mesures de sécurité aux réalités du terrain. Au lieu de donner rendez-vous aux passagers à l’aéroport comme cela se fait dans les normes, les passagers se retrouvent dans une maison en pleine ville. Une maison d’habitation transformée en zone d’aéroport bis pour l’occasion.
Devant la maison, des agents de la police et de la protection civile sont présents. Un hangar monté devant la porte fait office de salle d’attente. Avant d’être appelé par un numéro qu’on vous remet en arrivant. Une fois votre tour arrivé, vous avancez en présentant vos documents de voyages (ticket et pièce d’identité).
Deux agents vérifient si votre nom figure sur la liste imprimée des voyageurs du jour, après cette étape, vous pesez vos bagages et en même temps une autre personne remplit avec un stylo votre bordereau d’embarquement en renseignant un imprimé, « un carnet jaune ». La dernière étape, c’est le passage des bagages au scanner. Les bagages sont scannés, mais les passagers ne passent pas sous le portique de sécurité. Même si un agent vous invite à vider vos poches dans un panier qui passe aussi au scanner.
Le transport aérien est un vrai soulagement pour la population des régions du nord. Le prix reste inaccessible pour une grande partie, mais les avions ne se désemplissent pas car c’est le seul moyen qui permet d’échapper aux braquages et au mauvais état des routes.
Aliou DIALLO