
Sevaré : deux semaines après l’attaque du camp Hamadoun Bocary Barry, à quoi ressemble la ville ?
Le camp Hamadoun Bocary Barry dit Balobo de l’armée de terre de Sevaré a été la cible d’une attaque kamikaze le 24 Avril 2022 faisant 6 morts du côté des forces armées maliennes et 11 morts côté assaillants. Deux semaines après l’attaque, malgré la psychose et la peur chez certains habitants, la vie a repris son cours normal.
Lundi, le 25 Avril 2022 premier jour après l’attaque, les populations ont normalement repris leurs activités à Sevaré. La ville continue de bouger malgré la peur infligée par les assaillants. « Je pensais que c’était fini pour la ville de Sevaré. Mais juste après l’attaque toutes les activités et les mouvements de la ville ont repris. A présent on a l’impression que les populations ont même oublié cette attaque », explique Abdoulaye Maïga, commerçant détaillant de la ville.
Quelques heures après les échanges de tirs, les populations de Sevaré, particulièrement les jeunes sont venus remplir la devanture du camp pour voir les dégâts de l’attaque. Une grande foule était devant et aux alentours du camp pour voir réellement ce qui c’était passé après l’attaque.
La crainte de la population
Généralement, ces genres d’attaques provoquent une grande peur chez les populations vivant dans les environnants, le cas du camp Hamadoun Bocary Barry dit Balobo fait en effet l’objet d’une situation pareille. On peut lire la peur sur les visages des usagers qui passent près du camp et des personnes qui travaillent dans les immeubles qui font face au camp.
« Après l’attaque kamikaze du camp de Sevaré, nous étions effondrés de peur, car les dégâts étaient énormes sur le plan humain et matériels. On pouvait ramasser les débris des vitres cassées de notre bureau après l’attaque. Mais, au jour d’aujourd’hui, nous sommes rassurés, tout est sous contrôle des FAMAS et les mesures de défense et de surveillance ont été renforcées dans la ville et au niveau des postes de contrôles», témoigne Issa Morba, locataire d’un immeuble non loin du camp.
Les souffles de la déflagration ont laissé des traces. Des vitres brisées, des portes défoncées ou encore d’autres dégâts plus graves allant jusqu’à l’impossibilité de pouvoir travailler. Les immeubles qui font face au camp garde toujours les stigmates. En passant devant le camp, on remarque les travaux entrepris pour refaire la devanture du camp qui avait subi d’énorme dégâts.
Certains ont même laissé les voies menant au camp, c’est le cas de Maïmouna Yattara une habitante de Sevaré. « Après l’attaque kamikaze du camp, je n’ai plus emprunté la route qui passe devant le camp, pour aller à Mopti ville, je contourne le camp par derrière et je conduis en toute prudence. Même pour mes achats au marché j’envoie mon petit frère », témoigne-t-elle.
Changement de dispositif sécuritaire
Juste après l’attaque kamikaze du camp, des mesures ont été prises pour renforcer le dispositif sécuritaire du camp et de ses alentours. Notamment la réunion extraordinaire du comité régional de défense et de sécurité, tenue le 25 Avril 2022 sous la présidence du chef de l’exécutif de la région, le Colonne Major Abass Dembélé. Cette rencontre avait comme objectifs majeurs de renforcer les dispositifs sécuritaires et de rassurer les populations.
C’est dans cette optique que le commandant de la zone de défense n°6, le Colonel Karim Traoré a informé les populations de Mopti et Sevaré de la fermeture de certaines voies menant au camp aux usagers à compter du dimanche, le 24 Avril 2022 de 18 heures à 07 heures du matin.
Youssouf TRAORE