
Mopti : vers une fermeture de toutes les boutiques de la ville ?
Le mardi 19 avril 2022, les opérateurs économiques de la ville de Mopti ont organisé une assemblée générale d’information sur l’arrestation d’un de leur. Modibo Traoré, un vendeur de motos a été arrêté par la gendarmerie nationale à son domicile le jeudi dernier.
Le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Bassory Touré et les membres de son bureau ont réuni les commerçants de la ville pour parler de l’arrestation de l’opérateur économique Modibo Traoré connu sous le nom de Modibo Diaka.
En effet depuis le jeudi dernier, Modibo Traoré est entre les mains des gendarmes pour soupçon de ventes de moto aux djihadistes. Dans la nuit du jeudi vers 21 heures, il a été arrêté à son domicile et le véhicule contenant ses motos a été saisi.
« Nous avons appelé les commerçants de la ville pour parler de nos problèmes. Cette affaire a commencé depuis le jeudi soir, les gendarmes ont arrêté le véhicule de Modibo Traoré avec les motos à l’intérieur et ensuite ils sont passés chez lui pour l’arrêter. Nous avons engagé un avocat pour suivre le dossier. Nous restons dernière la loi », annonce le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Bassory Touré.
Des intervenants ont pris la parole à tour de rôle pour expliquer les démarches entrepris par les leaders pour connaitre le fond de l’affaire et dénoncer la procédure. Plus d’une centaine de commerçants, de transports, d’artisans ou d’autres membres de la société civile étaient au rendez-vous pour soit poser des questions de compréhension ou pour apporter leurs soutiens à Modibo Traoré.
« Nos boutiques nous appartiennent»
A la fin de la rencontre, les commerçants se sont donner un temps d’observation pour voir l’évolution de la procédure. Ils menacent de prendre des mesures si les doléances faites auprès du procureur et du gouverneur ne sont pas prises en compte. Parmi les doléances, le respect du droit à la présomption d’innocence, l’accès des membres de la famille au détenu et surtout le refus d’un possible transfert à Bamako.
« Dans toutes les façons nous n’avons pas les armes, nous n’allons pas sortir pour brûler des pneus ou couper des routes. Mais nos boutiques nous appartiennent, si nous ne sommes pas satisfaits du déroulé de l’affaire, nous allons fermer nos boutiques », ajoute Bassory Touré.
Yacouba DRAME