
Tontine des femmes, un marqueur de la réussite au féminin à Sevaré
A Sevaré beaucoup de femmes ont pu avoir des activités génératrices de revenus grâce aux tontines. La tontine est devenue un véritable facteur de cohésion et de solidarité pour les femmes.
Au Mali, plus précisément à Mopti la tontine permet à beaucoup de dames de gérer leurs situations financières sans demander d’aide auprès de leurs maris. C’est aussi pour bon nombre de personnes d’économiser pour réaliser des projets comme la création de boutiques, entreprendre des activités commerciales…
«Les membres versent régulièrement un montant fixe pour un fond commun qui est distribué tour à tour à chacun des membres, désigné en général par un tirage au sort pendant une durée déterminée à l’avance, quand chaque membre aurait reçu le fond, le cycle recommence avec ou sans des nouvelles conditions», explique Fanta Dienta présidente de l’association « DU DJIGIYA- TON ».
L’origine de la tontine
De son origine, le mot «tontine» provient du nom de son inventeur, le banquier italien Lorenzo Tonti qui initia le principe en 1653. «Tontine» est donc une convention qui intervient entre plusieurs personnes ayant un immeuble ou des capitaux en commun à mutualiser une épargne à travers une association d’épargnants.
De nos jours, c’est le moyen le plus sûr pour certaines dames au foyer d’économiser de l’argent et de subvenir à leurs besoins.
Cette forme d’épargne favorise la cohésion et le vivre ensemble des femmes dans nos communautés, un facteur efficace pour la résolution des difficultés des membres dans l’anonymat et souvent en toute confidentialité. Dans la bonne marche des choses, les membres sont plus chanceux à bénéficier des formations et des financements. «Au début, on cotisait 500 franc CFA chaque semaine et chaque trimestre, on rassemble la somme générale pour donner à un membre afin de pouvoir faire une activité génératrice de revenues. Actuellement, nous sommes toutes en activités et chacun de nous peut financièrement résoudre son problème en familles», affirme Maïmouna Guindo, membre de l’association Gnogon-demè.
Femme indépendante
De même pour Aïssata Touré, membre du regroupement « Mousso Tchiessirilenw », pour elle, la tontine est le moyen propice pour être indépendante «Avant, je n’avais pas de revenus pour subvenir à mes besoins, mais maintenant, grâce au regroupement je fais mes petites activités commerciales et j’arrive à résoudre toutes mes difficultés économiques», ajoute-t-elle.
Toute fois, la tontine enregistre souvent certaines irrégularités comme la mésentente entre les membres , le non paiement ou le retard après la date d’échéance nous confirme certaines femmes.
Dado Sogoré