Mopti : l’élevage des poulets de chair a le vent en poupe chez les jeunes
Les jeunes de la ville de Mopti et Sevaré ont envahi le secteur de l’élevage avicole pour avoir une activité génératrice de revenu. Une immersion dans ce secteur peu connu du grand public il y a quelques années. Reportage.
Le nombre des éleveurs de poulets de chair à Mopti a augmenté de façon exponentielle. Sur les toits des maisons, en case dans des cours communes et même dans des chambres à coucher modifiées pour l’occasion, chacun y va de ses propres techniques. On observe des petites fermes un peu partout, de la ville de Mopti à Sévaré en passant par Médina-Coura.
Certaines fermes contiennent 60 têtes à 100 têtes et d’autres beaucoup plus. Bien évidemment, les plus grandes fermes se trouvent en dehors des centres ville. Elles abritent des milliers de poulets, avec des équipements de point et plusieurs personnes employées.
Aly Famanta, enseignant dans une école privée explique ses débuts : « j’ai commencé l’élevage de poulets de chair, il y a presque une année. C’est une activité qui rapporte de l’argent. Je viens juste d’aménager un nouveau poulailler. L’activité demande beaucoup de courage. Je les surveille beaucoup et les entretiens au moins trois fois par jour. J’ai commencé avec 200. J’ai l’habitude de gérer jusqu’à 300 têtes ».
Une femme modèle
En cette période où l’économie de la région est au plus bas en termes de perspectives, la jeunesse a su trouver une belle alternative pour s’offrir du travail. Notons également que cette nouvelle activité est pratiquée aussi bien par des jeunes filles et que par des garçons.
En conséquence, c’est donc une activité qui est la bienvenue dans la région de Mopti. En ce sens que c’est une activité créatrice de revenus pour les jeunes et son implantation ne nécessite pas un grand cout.
Gniri Dembélé, une élève maître à l’Institut de formation des maîtres nous raconte son début dans ce secteur encore dominé par les hommes. Elle est l’une des rares femmes au foyer éleveuses de poulets de chair.
« J’ai fait plusieurs mois de stage dans une grande ferme. J’y ai appris comment faire l’élevage des poulets de chair et poules pondeuses. J’ y ai appris aussi à préparer leurs nourritures. Aujourd’hui j’ai ouvert ma propre ferme. J’élève des poulets de chair, des pintades et d’autres volailles », témoigne-t-elle.
Un groupe WhatsApp
L’élevage de poulets de chair est une activité qui doit obéir à des normes sanitaires et environnementales. « Avant de commencer, j’ai été voir plusieurs poulaillers. J’ai fait venir des gens chez moi, des plus expérimentés pour me rassurer sur l’état de mon poulailler. En dehors de tout ça, je peux dire que c’est une activité qui marche bien, mais qui demande beaucoup de sacrifice. Il faut surveiller les poussins à tout moment, contrôler la température de la chambre, voir s’ils ne se chevauchent pas… Mais avec toutes ces précautions, j’ai enregistré une dizaine de morts sur 200 têtes. Je suis même tombé malade quelque temps après mes débuts », explique un autre enseignant qui vient de faire ses débuts dans le métier.
Il existe aussi un groupe WhatsApp des éleveurs de Mopti et Sévaré depuis quelques mois déjà. Ce groupe est composé de plusieurs éleveurs et vétérinaires de Mopti et d’ailleurs.
Nous avons rencontré le créateur du groupe, Abdoulaye Diallo, enseignant de profession et lui-même éleveur et producteur d’une race de poule peu répandue appelée communément « trois quarts ».
« J’ai créé le groupe WhatsApp pour que les éleveurs puissent se connaître et échanger en vue d’améliorer leur production et faire des partages d’expériences », nous a-t-il confié.
Ce boom du secteur de l’élevage de poulets de chair à Mopti s’explique par la consommation régulière de poulets à plusieurs circonstances. Au cours des mariages, les baptêmes et d’autres évènements sociaux. La rareté du poisson et le prix élevé de la viande poussent les consommateurs vers les poulets de chair.
La région de Mopti étant reconnu comme une zone d’élevage par excellence se voit encore être renforcer par une autre forme d’élevage avicole : les poulets de chair, les poules pondeuses, la pisciculture et l’élevage d’autres volailles.
Boubacar SOUNKORO