
Dialogue entre les Forces armées et la société civile à Mopti
La salle de conférence du Conseil régional de Mopti a abrité, le samedi 18 mars, un jour d’atelier du Réseau Ouest africain pour l’édification de la paix (WANEP), en faveur des acteurs locaux sur la sécurité et l’inclusion.
L’atelier a réuni 15 membres des organisations de la société civile et des forces de défense et de sécurité. Il s’inscrit dans un vaste programme mondial appelé « Just Future » qui signifie avenir juste en français. Ce programme est basé sur trois axes, à savoir : la sécurité, la justice et l’inclusion. Au Mali, WANEP travaille sur le premier et le troisième axe. Le but de l’atelier était de faire ressortir les défis sécuritaires et les défis politiques, notamment la participation des femmes et jeunes aux processus électoraux.
L’atelier a d’abord débuté par un dialogue multiacteurs composé des membres des forces de sécurité et des membres des faîtières des organisations des femmes et des jeunes pour dresser ensemble le tableau de l’état actuel de la situation sécuritaire. Ils ont abordé les défis émergents et ceux liés à la participation accrue des femmes et des jeunes à l’instauration de la sécurité et au processus électoral apaisé.
« Le rôle des femmes est capital pour le retour définitif de la cohésion sociale. Il suffit que les femmes acceptent d’échanger avec ceux qui ont pris les armes sur les dangers de l’insécurité et ensuite les convaincre de déposer les armes. Les femmes doivent reconnaître que ceux qui ont pris les armes sont leurs fils, frères et époux, donc seule une communication efficace et effective peut nous ramener le vivre ensemble », explique Seyo Wari, participante.
La sécurité, une affaire de tous
La sécurité doit être perçue comme étant l’œuvre collective, aussi bien civile que militaire. Ce dialogue multiacteurs qui a regroupé les civiles et les militaires a permis aussi de faire comprendre aux participants que c’est en conjuguant les efforts qu’on aura le retour de la sécurité au bénéfice des populations. Les forces de sécurité ne peuvent pas elles seules sécuriser les populations sans la collaboration de cette dernière. « Nous avons besoin des populations, surtout de leur engagement à nous informer et à nous renseigner sur tout regroupement suspect », demande le Capitaine Bokaridjan Togola, commandant de la compagnie territoriale de la garde nationale de Mopti, participant.
Stratégie de plaidoyer
En plus du dialogue multiacteurs, il s’agissait également, lors de l’atelier, dans un second temps, d’identifier les défis sécuritaires les plus prioritaires sur lesquels il faudrait s’appuyer pour améliorer la situation sécuritaire en général. Après l’identification de ces défis, WANEP va établir un document pour développer une stratégie de plaidoyer auprès des autorités concernées, et par ailleurs faire un suivi de la mise en œuvre du document.
Pour le chargé de programme de WANEP, Ibrahima Traoré, l’organisation de cet atelier se justifie par le besoin de lutter efficacement contre l’insécurité que connaît la région de Mopti.
Enfin, les participants ont mis en place un comité de suivi composé de trois trois membres dont un président, un rapporteur et un chargé de communication qui vont suivre l’exécution de la feuille de route.
YOUSSOUF TRAORÉ