Éducation, les activités de l’AEEM suspendues
Depuis fin février et début mars 2024, les activités de l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem) sont suspendues dans les établissements scolaires de l’enseignement secondaire et supérieur.
Suite aux affrontements meurtriers sur « la colline du savoir » à Badalabougou, un quartier de Bamako en fin février, le gouvernement malien a décidé de suspendre les activités l’Association des élèves et étudiants du Mali.
L’annonce est faite dans un communiqué officiel, publié le 29 février 2024 sur la page Facebook du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. « Le ministère informe l’opinion nationale de la suspension des activités de l’Aeem dans l’espace universitaire jusqu’à nouvel ordre », informe-t-on dans le communiqué.
Au début du mois de mars, le ministère de l’Éducation nationale a pris une décision similaire à cause de l’utilisation des armes à feu. Le renouvellement des bureaux de l’association dans certains établissements scolaires de la capitale et à l’intérieur du pays a donné lieu à des violences avec utilisation des armes à feu.
Le désordre en milieu scolaire
La suspension des activités de l’Association des élèves et étudiants du Mali par les autorités a relancé le débat sur l’utilité de cette association estudiantine.
À Mopti, l’année scolaire se déroule normalement, les sorties intempestives des élèves à cause de mouvements de grève se font de plus en plus rares. Comment les membres de l’association accueillent cette décision de suspension des activités.
Nous avons eu au téléphone Amadou Ouologuem, ancien secrétaire général de la coordination régionale de l’Aeem de Mopti. Pour lui, cette décision de suspension n’est pas mauvaise. « Il y a des individus mal intentionnés qui sont manipulés par des politiciens et ils essayent de mettre le désordre dans le milieu scolaire à travers l’Aeem », explique-t-il.
Toutefois, Ouologuem est contre la dissolution de l’association, car selon lui, l’association a pu résoudre beaucoup de problèmes des élèves.
Vers la dissolution de l’Aeem ?
Au lycée public de Mopti, un lycée portant le nom de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, nous avons rendez-vous avec Boubacar Sounkoro, professeur des mathématiques. Avec ses autres collègues, ils font la correction commune des copies des élèves. Il nous explique son adhésion à la décision de suspension, même s’il pense que la décision n’est pas totalement effective au sein de son établissement.
« Je pense que cette décision de suspendre les activités de l’Aeem est une bonne chose. Les responsables de l’Aeem empêchent le bon fonctionnement de nos activités pédagogiques avec des grèves non réfléchi. Il faut la conscientisation des responsables de ce mouvement ou le dissoudre carrément », témoigne-t-il.
En attendant l’application correcte de cette décision de suspension des activités de l’Aeem, le débat sur l’utilité de cette organisation est loin de se terminer.
YOUSSOUF TRAORE