
Élections : la Modele Mali tire la sonnette d’alarme sur le vote anticipé
Le samedi, 18 mars 2023, les quatre organisations qui composent la Mission d’observation des élections au Mali (Modele Mali) étaient face à la presse pour la présentation du premier rapport préélectoral à Maeva Palace (Bamako).
Le chef de la mission d’observation Modele Mali Dr Ibrahima Sangho était face à la presse pour la présentation du premier rapport préélectoral.
Comme à son habitude, après l’observation de la situation politique et des activités électorales sur le terrain, la mission a produit un rapport. Le rapport fait l’état des lieux sur la préparation des élections et aussi des recommandations à l’endroit des autorités de la transition.
Le chef de la mission, Dr Sangho a procédé à la lecture du rapport avant de donner des explications aux hommes de médias. Le rapport est divisé en deux parties, la première partie est consacrée aux constants sur le chronogramme des élections, l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), la relecture de la loi électorale, le projet de Constitution et la réorganisation territoriale ; la seconde partie concerne les recommandations de la mission.
Le chronogramme de l’AIGE
Par rapport aux constants, selon la mission, c’est l’AIGE qui doit donner un nouveau chronogramme. La Modele Mali salue la relecture de la loi électorale en ce qui concerne le délai de la mise en place des démembrements de l’AIGE de six à trois mois avant les élections.
La Modele Mali se pose des questions sur le vote anticipé des forces armées et de sécurité.
« Concernant le vote par anticipation des membres des Forces Armées et de sécurité une semaine avant les différents scrutins, la MODELE pense que c’est un élément qui peut donner lieu à des irrégularités électorales majeures. Par ailleurs, l’AIGE, qui est responsable de la confection du fichier électoral, doit également apporter des précisions sur la manière dont seraient traitées ces listes électorales spécifiques dans le fichier électoral général », peut-on lire dans le rapport.
La mission doute par ailleurs de « la mise en place et à l’opérationnalisation de l’administration locale ainsi que des coordinations de l’AIGE sur toute l’étendue du territoire. Ce problème se pose plus particulièrement au niveau communal, dans les endroits en proie à l’insécurité. »
Des avancées dans le projet de Constitution
La mission prône la vulgarisation du projet de Constitution dans les langues nationales et salue certaines avancées, notamment la reconnaissance du rôle de la société civile, le renforcement des droits de l’Homme, avec la garantie de protection des droits des personnes vivant avec un handicap, la prise en compte des droits de l’enfant, l’interdiction expresse de l’esclavage, la définition du rôle des forces armées, le mode de scrutin des députés. Toutes fois, elle demande la relecture de la loi organique fixant le nombre, les conditions d’éligibilité, le régime des inéligibilités et des incompatibilités, les conditions de remplacement des membres de l’Assemblée nationale en cas de vacance de siège, leurs indemnités et déterminant les conditions de la délégation de vote.
La mission a toujours fait des recommandations lors de la production de ses différents rapports. Cette fois-ci, les recommandations s’adressent, en plus des autorités de la transition, à l’AIGE.
L’accélération de la mise en place des démembrements de l’AIGE, la production d’un calendrier réaliste, la création d’un dialogue politique inclusif entre les autorités et l’ensemble des partis politiques sont entre autres les recommandations de la mission d’observation des élections au Mali.
YACOUBA DRAME