
Moura, le rapport de l’ONU qui divise
Les soldats maliens et le personnel militaire étranger ont tué plus de 500 personnes lors de l’opération militaire à Moura en mars 2022, rapporte un rapport du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Un rapport d’une mission d’établissement des faits du Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a conclu qu’il y a de fortes indications que plus de 500 personnes aient été tuées par les troupes maliennes et du personnel militaire étranger au cours d’une opération militaire de cinq jours dans le village de Moura, dans la région de Mopti, au centre du Mali, en mars 2022.
Le rapport est le résultat d’une vaste mission d’établissement des faits sur les droits de l’homme menée pendant plusieurs mois par le personnel des Nations Unies au Mali. La mission d’établissement des faits s’est basée sur des entretiens avec des victimes et des témoins, ainsi que sur des sources telles que l’imagerie satellitaire.
Un rapport « biaisé basé sur un récit fictif »
Le rapport détaille jour après jour le déroulement des événements à Moura. Ainsi, on lit dans le rapport qu’un hélicoptère militaire a survolé le village en ouvrant le feu sur la population, tandis que quatre autres hélicoptères ont atterri et que des troupes ont débarqué. Puis, au cours des cinq jours de l’opération, au moins 500 personnes auraient été sommairement exécutées. Le rapport indique détenir au moins l’identité de 238 des victimes.
Les autorités maliennes ont annoncé l’ouverture d’une enquête peu après l’attaque, et elle est toujours en cours, ont-ils indiqué dans le communiqué en réponse dudit rapport. Dans le même communiqué, le gouvernement qualifie l’enquête sur Moura de « biaisée, base sur un récit fictif ».
Les auteurs du rapport, tout en appelant les autorités maliennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que les forces maliennes engagées dans des opérations militaires et de maintien de l’ordre « respectent pleinement les règles du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme » appellent à l’ouverture d’une enquête indépendante, transparente et à traduire les potentiels auteurs devant les tribunaux compétents.
LA RÉDACTION