[Éditorial]: 2024, l’année des élections ?
Notre monde est devenu très résilient, l’actualité internationale est toujours dominée par les multiples crises qui secouent la planète. Après la crise de la pandémie de la Covid-19, les belliqueux n’ont pas attendu pour ouvrir les fronts militaires. La nouveauté, c’est le retour de la guerre en Europe. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a complètement changé l’ordre mondial jusque-là basé sur le droit international et l’influence énorme de l’Occident dans le jeu international.
Les attaques terroristes du Hamas, le 7 octobre 2023, qui ont été suivie par une réponse immédiate et disproportionnée de l’Israël, risque d’embraser le Moyen-Orient. Sur cette crise Israélo-palestinienne, les limites de l’occident et le deux poids deux mesures ont éclaté au grand jour. Le monde se cherche. Quel espoir pour 2024 ?
Le continent africain, comme à son habitude, est à la traîne. Les dirigeants africains sont englués dans les querelles des grandes puissances. Les institutions sous-régionales et continentales sont inaudibles avec une quasi-absence de levier de pression sur leurs États membres. Le conflit au Soudan et les changements non constitutionnelles sont l’illustration de cette faiblesse.
Au Mali, nous pouvons retenir deux faits marquants de l’année qui vient de s’écouler : l’adoption d’une nouvelle Constitution et la reprise de la ville stratégique de Kidal par les Forces armées maliennes.
Après l’adoption de la nouvelle Constitution et le retour de l’administration à Kidal, les Maliens sont partagés sur la suite du processus de pacification du pays. Lors de ses vœux à la nation, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a abordé le sujet du retour de la paix. Il a proposé un dialogue inter malien dont les contours restent à définir. L’élection est restée le « parent pauvre » de cette adresse à la nation. Le retour à l’ordre constitutionnel normal est un impératif pour le Mali. Et, il n’y a pas mille chemins pour ce retour à la normale que d’organiser des élections crédibles, transparentes et inclusives. La demande d’organisation d’élection ne doit pas être l’apanage des opposants, des politiques ou de certains membres de la société civile. Il faut que les autorités de la transition ouvrent la voie en fixant la date des élections, en y travaillant, de façon visible pour la préparation matérielle des élections.
Les chantiers sont grands et les défis sont énormes. Les autorités de la transition doivent relever le défi de positionnement de la diplomatie malienne pour redorer l’image du pays à l’international. Il faut organiser des élections inclusives et transparentes. Maintenir la dynamique de l’amélioration de l’outil de défense du pays.
Les Maliens doivent se remettre au travail, avec notamment la relance économique, maintenir la dynamique du secteur cotonnier, appliquer rigoureusement le nouveau code minier. Le secteur de l’énergie doit sortir de cette léthargie qui tue à petit feu l’économie informelle. Il faut des décisions courageuses pour ouvrir le secteur à la concurrence et aller vers l’énergie solaire. Enfin, il faut soutenir le sport et la culture pour l’épanouissement de la jeunesse malienne.
En 2024, environ 77 pays du monde vont organiser des élections, les populations de ces pays représentent plus de la moitié de l’humanité. Ces élections restent encore l’espoir que les peuples ont leurs destins en main pour le choix des décideurs de demain. Cette nouvelle année, doit être une opportunité pour le renouveau au Mali.
YACOUBA DRAME