Djenné : les inondations ont fait plus de 3 000 sinistrées
Cette année, la saison pluvieuse a été marquée par des pluies diluviennes qui ont provoqué d’énormes dégâts dans la région de Mopti, particulièrement dans le cercle de Djenné.
Dans le cercle de Djenné, au Centre du Mali, les inondations ont provoqué d’énormes dégâts dans beaucoup de villages. Des milliers de personnes sont contraintes à abandonner leur habitation à cause des inondations. Ce déplacement non volontaire de la population a été enregistré dans les villages de Mamta, Syn, Chouala, Touara. Des bâtiments complètement détruits, mettant les locataires à la rue. C’est le cas du village de Syn, à 15 km de Djenné, le village est entièrement submergé par les eaux du Bani, un affluent du fleuve Niger. Selon la Direction régionale de l’hydraulique, la cote d’alerte du niveau des eaux est de 6,50 m dans la zone, mais en fin septembre, le niveau des eaux était déjà à 6,65 m. Une situation qui met beaucoup de village dans la région de Mopti en danger.
Situation déplorable
La situation actuelle des personnes sinistrées est peu reluisante. Des champs inondés et des bétails disparus. Beaucoup d’hectares de champs de mil ont été inondés dans le cercle de Djenné. Moussa Traoré, un habitant de Soala, a quitté sa concession à cause des inondations. Il nous explique le désarroi de la population. Selon lui, la chute du « barrage de casier », un barrage de la zone, est en grande partie la cause de cette inondation dans le village de Chouala.
« Cela nous fait deux mois qu’on charge des sacs en banco pour stopper la montée des eaux. Nous avons utilisé plus de 2.000 sacs, mais cela n’a pas suffi ». Les dégâts des inondations sont énormes, « au moment où je vous parle, je ne sais pas si mes animaux sont en vie ou non », ajoute-t-il. Nous demandons aux autorités de réagir face à cette situation et de nous venir en aide en nous apportant une aide alimentaire, lâche-t-il.
Le 23 septembre dernier, juste après les festivités commémoratives de l’indépendance du Mali, les autorités régionales à travers le gouverneur de la région de Mopti, le service du développement social, la protection civile et la Direction régionale de l’hydraulique, ont visité les villages inondés et les familles sinistrées. Selon la cellule de communication du gouvernorat de la région de Mopti, environ 550 ménages ont été touchés par les inondations et près de 3 000 personnes sinistrées.
Pour le technicien des eaux et des forêts, M. Boubacar Traoré : « la montée des eaux d’un cours d’eau est un phénomène naturel, elle devient un risque à partir du moment où elle menace des vies humaines et des biens matériels ».
En attendant la décrue du fleuve, beaucoup de zones dites « inondées » de la région de Mopti reste sous la menace de la montée des eaux.
YOUSSOUF TRAORÉ