
Mopti : Ramadan 2023, peu d’affluence dans les marchés à bétail
La baisse des prix et l’insécurité ont diminué l’affluence dans les marchés à bétail dans la ville de Mopti.
Chaque année, à l’approche de la fête du mois de Ramadan, les clients viennent en nombre au marché de bœufs. Communément appelé « Garbal », vendeurs et acheteurs se retrouvent au tour des animaux pour les préparatifs de la fête. Cette année, on constate une faible présence des vendeurs des bœufs au Garbal de Taïkiri, à Mopti.
Pendant les fêtes, surtout celle d’Aid el filtr, marquant la fin du Ramadan, les chefs de famille s’organisent en association pour acheter des bœufs et partager la viande. Certains les achètent depuis le début du Ramadan, d’autres attendent jusqu’à la veille de la fête pour les acheter.
La baisse des prix
Cette année, à Mopti, la tendance montre la baisse des prix du bœuf. Selon Oumar Touré, emboucheur, ceux qui font l’embouche bovine actuellement ne gagnent pas assez d’argent à cause de la cherté de l’aliment bétail. « Aujourd’hui, ce qu’on dépense dans l’embouche bovine est plus conséquent que ce que l’on gagne », fait-il remarqué. Pour lui, à l’approche de la fête, c’est mieux de vendre ses bœufs et de gagner un peu d’argent que de les garder.
Plusieurs personnes, ayant participé aux tontines pendant les fêtes précédentes, ont décidé d’acheter leurs propres bœufs, et de les élever pour ensuite les abattre pour la fête.
« Auparavant, certains participaient aux tontines pour avoir beaucoup de viande, avec la cherté des bœufs et des aliments bovins, certains ont préféré acheter leurs bœufs, puis les élever avec leur moyen, pour gagner assez de viande », explique Ousmane Diallo, vendeur de bœufs à Mopti.
Le rôle de l’insécurité?

Au-delà de la cherté des bœufs et des aliments bétail, l’autre facteur qui influe sur le prix des bœufs, c’est l’insécurité, qui empêche pas mal d’éleveurs d’amener les bœufs sur le marché de Mopti, surtout ceux qui sont dans des zones dites inondées. Pour Boye Oumar Sangaré, secrétaire à la gestion de garbal de Taïkiri, nombreux sont les éleveurs qui veulent venir vendre leurs bœufs à Mopti, mais, ils ont peur d’être attaqués par les bandits armés. En plus des attaques physiques, souvent, ils emportent leurs bœufs.
Avec les moyens de bord, chaque client, venu au Garbal de Taïkiri peut s’offrir un bœuf, mais le constat de cette année est que, la foire d’avant fête est moins bondée que celles des années précédentes.
YOUSSOUF TRAORÉ