
À Mopti, le ramadan rime avec cherté de la vie
La ville de Mopti n’échappe pas à la hausse des prix des denrées de première nécessité en ce mois de Ramadan. Les consommateurs et les commerçants n’ont pas la même interprétation sur la flambée des prix.
Mopti est une région dont l’économie repose essentiellement sur l’agriculture, la pêche et l’élevage. La hausse des prix des céréales et des denrées de première nécessité se fait sentir sur le panier de la ménagère au marché. Pendant les jeudis, jour de la foire, des forains viennent des zones périphériques pour se ravitailler et/ou vendre leurs marchandises. Ceux qui viennent des zones inondées achètent principalement du lait en poudre, du sucre, de l’huile, des spaghettis et autres. Pourtant le prix de ces produits a eu une forte augmentation depuis plusieurs semaines.
« Je m’attendais bien à la hausse des prix des denrées de première nécessité en ce mois de ramadan, mais pas une telle hausse. J’ai acheté la bouteille de 5 litres d’huile au mois de janvier à 4 500 FCFA. Je viens d’acheter la même bouteille à 7 500 FCFA. Nous souffrons énormément de cette situation », explique Oumar Koïta, un consommateur.
Un mois difficile
Le mois de Ramadan, considéré comme mois de pardon et de partages dans la communauté musulmane semble perdre son sens à Mopti et presque partout au Mali. Avec la forte demande de consommation, pour l’esprit de solidarité, certains achètent pour leurs belles familles, d’autres le font pour donner aux personnes démunies. Chaque mois de Ramadan, les populations de Mopti se retrouvent dans cette situation difficile.
Toutes fois, certains commençants tentent d’expliquer l’augmentation des prix à cause du mois de Ramadan. « Nous sommes confrontés à la hausse des prix depuis quelques années en début du mois de Ramadan. Par exemple nous vendions le sac de sucre à 25 000 FCFA avant le mois de Ramadan, maintenant on le revend à 28 000 FCFA », témoigne Mahamane Maïga commerçant grossiste à Mopti.
Le rôle du conflit
Sur la digue de Mopti, lieu par excellence de vente des céréales, Boulabass Konipo nous explique les facteurs qui ont poussés les commerçants à augmenter les prix. Il s’agit de l’importation de certaines céréales comme le petit mil. Le petit mil est parmi les céréales les plus utilisées pendant le ramadan, la majeure partie des zones productrices de cette semence est sous le contrôle des groupes armés. Le conflit armé sur le plateau Dogon a aussi perturbé l’approvisionnement du marché en mil. « À cela, il faut ajouter l’augmentation du prix des transports des marchandises avec la flambée des prix du carburant », ajoute-t-il.
Youssouf TRAORE