Mopti, le dernier rempart pour la résistance ?
Longtemps connu comme un havre de paix et un carrefour de civilisations grâce aux prouesses de son essor économique, les habitants du centre du Mali font mieux que la résistance face aux nombreux défis sécuritaires que connaissent la région depuis 2012.
Théâtre des conflits inter-armés ou d’attaques ciblées contre des populations ou des villages entiers. Au devant de l’actualité, il ne se passe pas un jour sans que le nom de notre chère et tendre région, Mopti, ne soit malheureusement cité par les médias nationaux et internationaux.
En dépit de ces aléas défavorables à une prospérité économique, la bravoure, l’abnégation et la résilience sans précédent des populations face aux soubresauts de la crise muli-dimensionnelle demeurent les principaux boucliers pour ne pas courber l’échine sous les jougs du djihadisme et de l’insécurité grandissante.
Le courage du surveillant
Ce sont des milliers d’hommes et de femmes vivant majoritairement dans les milieux ruraux, qui pour la plupart des cas au péril de leurs vies tentent de braver les interdits les plus liberticides pour donner un dernier souffle d’espoir au flambeau d’une économie moribonde.
Que ce soient à la tête d’un troupeau d’animaux à la recherche de pâturage naturel ou d’un cours d’eau pour s’abreuver, faire la sentinelle sur un arbre pour ne pas être surpris par l’apparition de «Lucifer» (satan) pendant les périodes de grandes cultures ou se faire aiguiller dans le noir par la lumière de sa lampe à pétrole et les rênes des chevaux intrépides pour desservir en denrées de première nécessité les villages environnants pendant les jours de foires.
Seul Dieu pourrait connaître le nombre de subterfuges à mettre en place pour ne pas tomber dans les traquenards de l’irréparable et de la fatalité.
En attendant de voir le bout du tunnel avec les reflets d’un retour à une vie normale, la région de Mopti du haut de ses hautes collines et sous les bruits hospitaliers du flot de ses eaux peut fièrement se targuer la poitrine qui fait d’elle le nouveau «Fluctuat nec mergitur» ( Il est battu par les flots, mais ne sombre pas) du Mali.
Sidi Y. KAMISSOKO