Fête de ramadan à Mopti : faire le choix entre coudre un habit ou acheter du prêt-à-porter
Le rendez-vous chez les tailleurs est devenu un problème majeur pour les clients. Les tailleurs et les clients ne sont pas d’accord sur les causes de ces rendez-vous non respectés. Pour éviter ce problème, certains préfèrent les prêt-à-porter.
Le mois de ramadan une fois arrivé au vingtième jour, ce sont les préparatifs de la fête qui commencent. La fatigue et l’épuisement du jeûne font place à l’inquiétude et à l’anxiété pour la célébration de la fête. L’indisponibilité de certains produits sur le marché, le prix élevés des articles et surtout l’attente à la dernière minute pour faire les achats compliquent la tâche pour les vendeurs et les acheteurs.
Casse-tête des clientes
Le muezzin de la grande mosquée appelle à prière du soir, le soleil frappe fort et la circulation est très fluide avec peu de monde, ce 27 avril 2022. Nous nous rendons au marché Hidji Traoré, une place emblématique pour les tailleurs de la ville. « Enfin ! le courant revient » soupir un jeune tailleur qui se précipite sur sa machine. Cela fait dix heures qu’il y avait une coupure d’électricité. « Comme vous pouvez le constater, depuis le début du mois de ramadan les coupures d’électricité continuent. Entre les rendez-vous manqués, l’impossibilité de travailler, nous souffrons énormément. Seuls ceux qui ont des moyens arrivent à s’en sortir en travaillant avec des groupes électrogènes », explique Amadou Maïga.
Être belle, attirante et bien endimanché les jours de fêtes est le plus grand souci de tout le monde, particulièrement les dames. Mais cela nécessite un véritable sacrifice. À Mopti, à l’approche de la fête, les femmes vivent le calvaire avec des rendez-vous non respectés et des va-et-vient chez les couturiers qui ne finissent pas. C’est le cas de Ramata Diallo, une jeune dame qui est décidée à en découdre avec son couturier. « C’est la septième fois que je vienne pour récupérer mes habits. A chaque fois je trouve qu’il [couturier] n’a pas fini. Cette fois-ci, je ne bouge pas sans mes habits », menace-t-elle.
Pour certains, l’absence d’électricité n’explique pas le retard et le non-respect des rendez-vous chez les tailleurs. Parmi les tailleurs, certains sont accusés de négligence et surtout de cupidité par rapport à leur attitude de vouloir avoir plus de clients.
« Nous sommes fautifs, nous prenons les habits des gens et souvent même à la vieille de la fête. C’est ce qui fait que les rendez-vous ne sont pas respectés », explique Boubacar Doumbia, maître tailleur.
Les prêt-à-porter, une alternative ?
Depuis quelques jours, on voit sur les marchés et les alentours, des mères de familles accompagnées par leurs enfants à la recherche d’habits neufs. Certains partent acheter rapidement, puis retourne à la maison alors que d’autres prennent du temps pour faire le bon choix selon elles.
« Les boutiques sont remplies de clients, certaines clientes font rapidement leur choix et d’autres peuvent passer, des fois, plus d’une heure sans pouvoir faire un choix définitif », témoigne Fatimata Maïga, mère de famille.
Djeneba TRAORE