[Examen 2022] : « Les taux de réussite aussi bien au DEF qu’au baccalauréat nous interpellent tous »
Après une année scolaire apaisée, le ministère de l’éducation nationale a pu organiser les examens de fin d’année dans des meilleures conditions. Les syndicats de l’éducation ont prêté main forte au département dans la lutte contre la fraude. Souleymane Konaté, secrétaire général adjoint de la coordination du syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) à Mopti, répond à nos questions.
La Voix de Mopti : Que pensez-vous de l’organisation des examens de cette année ?
Souleymane Konaté : Je pense que l’organisation a été satisfaisante, avec l’implication, l’engagement et surtout la participation effective de tous les acteurs de l’éducation. Malgré quelques petits désagréments causés de part et d’autre, on peut féliciter le département de l’éducation.
Quel est le rôle joué par le Syndicat national de l’éducation et de la culture dans la lutte contre les fraudes aux examens ?
Comme à l’accoutumée, le Snec a joué pleinement sa partition. Tout d’abord, à la veille des examens, le Bureau exécutif national a adressé une correspondance à tous ses militants et militantes d’une part et d’autre part à tous les acteurs impliqués dans l’organisation des examens. L’objectif de cette correspondance était d’inviter tous les acteurs à une participation effective, mais et surtout engager un combat implacable contre les trois « F » mentionnés par le département à savoir : Fuites, Fraudes et Faux sujets. Au delà de tous ces actes, le Snec a pris part à toutes les étapes du début jusqu’à la fin.
Selon vous, qu’est-ce qu’il faut faire pour garder cette dynamique dans les années à venir ?
Je crois que le maintien de cette dynamique n’est qu’une question de volonté politique. Il faudrait tout de même améliorer les conditions. En parlant de condition, je fais allusion à des conditions organisationnelles, des conditions financières (la prise en charge des acteurs en charge de l’organisation des examens) et des mesures sécuritaires.
A tout cela, il faudrait revoir le système en général, mais et surtout exiger un sérieux accru dans le travail à tous les niveaux. Le changement commence par soi même. Personne ne viendra changer à notre place et les enseignants sont des éléments clés de ce changement.
Après la parution des résultats du Diplôme d’études fondamentales (DEF) et du baccalauréat, quelle est votre analyse sur les taux de réussite ?
Les taux de réussite aussi bien au DEF qu’au baccalauréat nous interpellent tous. Nous devons tous nous poser la question sur les causes réelles de ces résultats si faibles. L’intervention du directeur du Centre national des examens et concours à la veille des examens en dit beaucoup. Il disait ceci, je cite : « même si on donne les sujets aux candidats une semaine avant les épreuves, si les surveillants font correctement leur travail, il n’y aura pas de fraudes ». Ces propos sont durs, mais très vraisemblables. Quoi qu’il en soit, je peux le dire avec regret que les enfants ont été beaucoup plus victimes de ces taux. Il faudrait qu’on apprenne que, les enseignants sont aussi évalués à travers ces résultats. Donc, à nous de revoir nos façons de faire.
YACOUBA DRAME