[Examen 2022] : Issa Tangara, un surveillant modèle
Lors des examens, les surveillants jouent un rôle énorme souvent ignorer par le grand public. Issa Tangara, est un surveillant qui prend son travail au sérieux. Portrait d’un surveillant modèle.
De nos jours, trouver un bon surveillant pour les examens de fin d’année devient de plus en plus rare. C’est une tâche qui demande beaucoup d’efforts et de qualités. Mais tout de même, certains surveillants font de leurs mieux pour exécuter correctement cette tâche, quand bien même tous les surveillants sont rémunérés au même titre.
Dans la cour de l’école, les enseignants sont rassemblés non loin du grand portail qui sert d’entrée principal pour l’unique lycée public de la ville de Mopti. A côté du gardien, une théière qui permet de rassembler tout ce beau monde. Nous avons rendez-vous avec monsieur Issa Tangara, enseignant de l’établissement pour parler de la surveillance des examens de fin d’année.
Issa Tangara est un sortant de l’Ecole normale supérieure de Bamako (ENSUP). Il a intégré la fonction publique des collectivités territoriales en 2020 comme professeur d’Histoire et de Géographie. Du haut de la trentaine d’année, il a servi d’abord dans plusieurs établissements d’enseignement secondaires privés à Bamako. Actuellement, il enseigne au lycée public de Mopti. Ces élèves le surnomme «Pharaon», il fait partie des surveillants rigoureux, de la ville de Mopti, qui ne badine pas avec la surveillance. Au baccalauréat de l’année dernière, Tangara a brillé par son sérieux et son exemplarité lors de la surveillance.
La vigilance
Il se souvient encore d’un incident survenu dans sa salle avec une candidate qui a voulu tromper sa vigilance avec son accoutrement. En effet, sous un habillement de femme respectable une candidate a impressionnée M. Tangara par sa diversion.
«Au bac de 2019, lors de l’épreuve de philosophie, une fille était en voile noir et cachait un téléphone sous son fouloir qui était aussi noir. Elle copiait tout en essayant de profiter de la non vigilance des surveillants du jour. Quand je l’ai remarqué, j’ai mis en place des stratégies qui ont permis de la surprendre en flagrant délit. J’ai saisi ses feuilles et son téléphone», explique-t-il.
Des pratiques qui découragent
La tricherie aux examens devient de plus en plus complexe avec des élèves qui diversifient les techniques. Certains candidats n’ont plus peur des conséquences juridiques de la tricherie aux examens. «Une fois à la surveillance du baccalauréat, après la distribution des sujets deux candidats se sont mis à dormir dans la salle pendant plus de trente minutes. A leur réveil, ils ont écrit un peu et ont déposé leurs copies. L’un d’entre eux m’a dit clairement que je me fatigue pour rien qu’il sera admis. Et curieusement à la proclamation des résultats, l’intéressé a passé», témoigne Issa Tangara.
Les dispositions prises cette année pour éradiquer la corruption, autour de l’organisation des examens de fin d’année, sont devenues une très bonne chose pour les surveillants qui faisaient déjà correctement leur travail. Ils sont nombreux des enseignants à abandonner les centres d’examen pour éviter de participer passivement à la corruption.
En plus des conseils, notre enseignant modèle explique les raisons qui le pousse à faire correctement son travail de surveillance. Le bon surveillant est celui qui est assidu, ponctuel mais surtout respectueux des mesures édictées par la police de surveillance. Suivre correctement dans la salle d’examen, c’est de ne pas s’immiscer dans le traitement des sujets et permettre aux candidats de travailler sereinement.
«Je ne peux pas donner cours à mes élèves pendant toute une année scolaire et revenir les aider dans la salle d’examen. En plus, je ne vais pas mettre ma carrière en jeu en essayant de participer à la corruption lors des examens», conclut Issa Tangara.
Boubacar SOUNKORO
Cet article est publié dans le cadre de la campagne digitale de l’association Jeunesse émergente du Mali. Le nom de la campagne est: #ExamensSansCorruptionAMopti