
Dans le dur labeur des exploitants de sable de Barigondaga
L’extraction de sable est une activité qui prend de plus en plus d’ampleur dans cette zone périphérique de la ville de Mopti. Youssouf TRAORE nous parle de cette activité.
La diversité des activités à Mopti est l’une des causes permettant à la région d’être parmi les régions les plus actives en terme économique au Mali. L’extraction de sable fait partie de ces activités et elle constitue une source de revenue pour beaucoup de gens.
Le fleuve Niger qui arrose la cinquième région administrative du Mali ne permet pas seulement aux populations de pêcher et de faire l’agriculture, il est aussi exploitable en sable.
L’exploitation du sable est une activité saisonnière qui permet à bon nombre de personnes d’avoir de l’argent, surtout, ceux qui viennent des villages environnants, ces derniers constituent les principaux acteurs de cette activité au bord du fleuve Niger à Barigondaga.
Un métier comme les autres
L’extraction de sable est pour certains, un métier qui permet d’avoir les premières nécessités et de vivre du jour au jour avant l’obtenir un emploi. Moins pénible et stable, mais pour d’autres, c’est le métier adéquat pour vivre heureux et avoir ce que l’on désir le plus. C’est le cas de Mafounè Nabo. « Je fais ce travail depuis 2018, nous exploitons du sable au milieu du fleuve et nous le transportons par pirogue jusqu’au bord du fleuve, où nous le déchargeons pour ensuite le revendre aux entrepreneurs ou aux particuliers. C’est un métier qui me permet de subvenir à mes besoins et de prendre en charge ma famille», témoigne t-il.
Cette qualité de sable est beaucoup sollicitée par les entrepreneurs et les maçons. Pour eux, c’est la meilleure qualité de sable que l’on puisse avoir à Mopti. Ce sable est sans mélange et provient directement du fleuve.
«J’achète du sable aux exploitants depuis dix ans, pratiquement c’est la meilleure qualité pour la construction et la consolidation du bâtiment», explique Lamine Traoré, entrepreneur à Mopti.
Les difficultés du métier
Comme toute activité, les exploitants du sable ont aussi des difficultés, en effet, les exploitants de sable sont confrontés à des difficultés d’accès au sable qui se trouve en profondeur dans le fleuve. L’acheminement du sable par les pirogues vers les rives est aussi difficile. Les décharges de la pirogue et ensuite les chargements des camions bennes demandent aussi de la main-d’œuvre.
«Quand nous amenons le sable au bord du fleuve, on peut faire souvent une semaine sans le revendre. Alors qu’on donne de l’argent à nos employés chaque jour travaillé. Alors que dans la pratique, Il est difficile pour nous d’avoir assez de quantité de sable à cause de la profondeur d’eau», affirme Mafounè Nabo.
L’exploitation du sable permet de lutter contre l’ensablement selon certains spécialistes et permet donc au fleuve d’être plus navigable. Les autorités doivent prendre des mesures adéquates pour encadrer ceux qui font cette activité.
Youssouf TRAORE