
Au Mali, plus de 1344 écoles fermées à cause de l’insécurité
Ce lundi 1er novembre 2021, les écoles rouvrent au Mali. Des enfants par milliers reprennent le chemin de l’école. Mais, des milliers d’autres resteront à la maison à cause de l’insécurité.
Le Mali vit une insécurité généralisée depuis des années. Cette insécurité qui était d’abord localisée au nord s’est maintenant répandue dans les autres régions du pays en se déplaçant vers le sud, des zones nettement plus peuplées que le nord.
Les groupes extrémistes qui prônent un islam radical ferment les classes dans les zones qu’ils contrôlent. L’école meurt partout où ils règnent. Partout où, ils imposent leur loi, les salles de classe sont laissées à la merci d’animaux domestiques. Des chèvres, les ânes ont remplacé les enfants et les enseignants dans les écoles.
Des enfants armés
Récemment, un rapport d’Amnesty International alertait sur l’utilisation des enfants par des groupes armés violents dans les pays du Sahel. Un rapport qui corrobore un discours assumé de ces groupes djihadistes. Après l’attaque contre un camp de l’armée malienne, celui de Boulekessi en septembre 2019, des vidéos ont circulé, montrant des enfants armés des kalachnikovs gambadant dans un camp militaire comme s’ils étaient dans l’antichambre de leurs grand-mères. Au Burkina Faso, après l’attaque de Solhan, les autorités avaient expliqué que la plupart des assaillants étaient des enfants. Ces enfants armés et ceux des zones qu’ils contrôlent n’iront pas à l’école ce lundi 1er novembre.
Pépinière des groupes djihadistes
Le contre-terrorisme a relégué au second rang les questions liées à l’éducation, à l’instruction. Des centaines de milliers d’enfants sont laissés à la merci des groupes armés. Ces enfants constituent une pépinière pour les groupes djihadistes dans le cadre du renseignement et de la guerre asymétrique. C’est pour perpétuer une idéologie, celle pour laquelle ils justifient leur guerre.
Aujourd’hui, selon un rapport de l’UNICEF publié en nombre 2020, 1344 écoles restent fermées à travers le pays à cause de l’insécurité. Plus de la moitié de ces écoles sont de la région de Mopti.
Aujourd’hui, il urge de trouver des moyens alternatifs pour permettre à ces enfants d’être instruits. Ces milliers d’enfants constituent une bombe à retardement. Une bombe qui peut éclater à tout moment si on ne prend pas des mesures idoines.
Aliou DIALLO