
A Mopti, le blues des emboucheurs bovine
Depuis un certain temps, les emboucheurs bovine de la ville de Mopti font face à la hausse des prix des aliments bétail. Cette situation a un impact négatif sur la vente des bouchers.
À Mopti, l’élevage d’embouche est pour beaucoup de jeunes un moyen d’économiser leur argent dans un temps donné, pour certains, c’est plus que l’économie, c’est une activité qui leur permet d’avoir beaucoup d’argents, surtout à l’approche de la saison des pluies.
Les mois qui précédent la saison pluvieuse à Mopti sont des mois où le pâturage ne répond suffisamment pas aux besoins des animaux car, les lieux de pâturages n’ont pas assez d’herbes.
Mais, cette activité d’embouche commence à faire face à d’énorme difficultés. Les emboucheurs et même les bouchers ont des difficultés à cause de la cherté de l’aliment bétail.
L’aliment bétail hors de porter
Les embaucheurs font le mélange de tourteau au son de riz pour en faire un aliment complet, à cause de la cherté de cet aliment, beaucoup de gens faisant cette activité ont décidé de l’abandonner. Car au-delà de sa cherté, le son de riz commence à se faire rare sur le marché de Mopti.
« C’est une situation très délicate qui gène les vendeurs de son de riz et les agriculteurs, la hausse du prix du son de riz n’est pas notre volonté, mais c’est plutôt dûe à la mauvaise saison de culture de riz de l’année dernière. Les sacs de son de riz que nous avons eu sont minimes pour satisfaire la demande», explique Ousmane Touré, agriculteur et vendeur de son de riz à Mopti.
La demande élevée de l’offre a contraint les emboucheurs à chercher d’autres alternatives ou à acheter le son de riz à un prix énorme.
« Au début de la saison en mois de novembre, on achetait le sac de son de riz à 1 250 francs CFA ou 1 500 francs CFA, mais la semaine dernière j’ai acheté un sac de son de riz à 6 000 francs CFA», affirme Baye Traoré, emboucheur à Mopti.
Sur le marché de Mopti les vendeurs de tourteau soulèvent le même problème à leur niveau, mais pour eux il y a aussi des facteurs d’ordre politique. Pour Amadou Lah, vendeur d’aliments bétail à Mopti, « C’est vrai que le prix de tourteau monte chaque année à l’approche de la saison pluvieuse, mais pour le cas de cette année, c’est très particulier car, l’embargo empêche les usines d’avoir la quantité de graines que les usines importent des pays de la sous-région », tente-t-il d’expliquer la hausse du prix.
Impacts sur la population
Cette situation touche toute la filière de la distribution de la viande dans la ville. Les populations souffrent de l’augmentation du prix de la viande et les bouchers sont obligés de vendre à un prix un plus élevé pour avoir de bénéfices. « Nous achetons le kilo de la viande à 2 300 francs CFA en gros, nous sommes donc obligés de le revendre à 2 500 ou 2 700 francs CFA pour avoir des bénéfices», commente Amadou Teme, un boucher à Mopti.
Youssouf TRAORE